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Sousse:La famille, un environnement dangereux pour les enfants ?

Le phénomène de violence domestique a touché 70 % des cas dans la région de Sousse, suivi par la violence exercée sur les enfants à 20 % et sur les personnes âgées à 10 %, selon les rapports des unités spécialisées dans les crimes de violence contre les femmes et les enfants, comme l’a annoncé la lieutenant Ronak Rahali, responsable au sein de la direction générale de la Garde nationale.

Rahali a précisé que ces statistiques seront examinées au sein de la direction générale de la Garde nationale et documentées dans des rapports qui seront soumis sous forme de recommandations et de résultats pratiques aux autres ministères concernés par la question de la violence domestique.

En ce qui concerne la région de Sfax, les statistiques indiquent que la violence domestique est le type de violence le plus répandu, représentant 80 % des cas, ce qui contribue à la rupture des liens sociaux, au divorce, et surtout à renforcer l'idée de l'émigration irrégulière parmi toutes les tranches d'âge, Sfax étant une zone de transit.

Dans une déclaration à Mosaïque lors de l'atelier régional de clôture organisé par le ministère de l'Intérieur dans un hôtel à Chott Mariem, Sousse, sur le thème "Le travail en réseau dans la prise en charge des victimes de violence domestique", Rahali a indiqué que les ateliers organisés par la direction générale de la Garde nationale dans plusieurs gouvernorats avaient abouti à plusieurs recommandations, dont la mise en place d'un système de permanence pour les délégués à la protection de l'enfance, la médecine légale et les spécialistes en psychologie.

Elle a justifié cette proposition par l'augmentation de la violence au sein des familles pendant que tous les membres de la famille se trouvent à la maison, entre 21 heures et l’aube du jour suivant.

Elle a ajouté qu’il a été observé un certain retard dans la délivrance des certificats médicaux par les représentants du ministère de la Santé, ainsi qu'une non-application du protocole sectoriel qui permettrait aux femmes victimes de violence d'obtenir un certificat médical gratuitement. Elle a également rappelé le manque de centres d'hébergement, qui ne sont au nombre que de 14, et l'absence de tels centres dans certaines gouvernorats comme Bizerte, Nabeul, Zaghouan, Béja et Jendouba.

Rahali a estimé que la propagation de la violence domestique et l'évolution de ses formes nécessitent un élan national pour lutter contre ce phénomène, en insistant sur la nécessité de former davantage les représentants du ministère de la Santé, les délégués à la protection de l'enfance et les agents des forces de l’ordre dans ce domaine, afin d’harmoniser les pratiques au sein de tous les réseaux de prise en charge.

Pour sa part, Sondos Karboudj, psychologue, a indiqué que le cadre législatif protégeant les victimes de violence et leur prise en charge, bien que clair, est appliqué différemment selon les régions, en fonction de la perception, de la compréhension et du degré d'engagement de chaque région face à la problématique de la lutte contre la violence domestique.

Elle a insisté sur la nécessité d’allouer les ressources financières nécessaires pour appliquer la loi n° 58 sur la criminalisation de la violence à l'égard des femmes et de sensibiliser tous les segments de la société à ce sujet.

Elle a également signalé que la violence envers les enfants au sein du foyer familial a fait de l’environnement familial un lieu devenu peu sûr pour eux, comme le montrent les rapports des délégués à la protection de l’enfance.

Selon les dernières statistiques publiées en 2021, les délégations à la protection de l’enfance ont reçu environ 17 000 signalements, répartis entre 47 % de filles et 53 % de garçons.

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